Le Canada veut durcir les sanctions contre les anti-vaccination
Le gouvernement canadien veut renforcer les sanctions pénales contre les manifestants anti-vaccination, notamment ceux qui ciblent les hôpitaux, après une recrudescence du harcèlement des soignants, depuis le début de la pandémie.
"Personne ne devrait être intimidé pour avoir fourni ou cherché à recevoir des soins de santé et chacun devrait pouvoir accéder aux soins dont il a besoin sans obstruction", a déclaré, hier vendredi, le ministre de la Justice David Lametti, lors d'une conférence de presse.
Les amendements proposés au code pénal canadien instaurent des peines allant jusqu'à 10 ans de prison pour une personne qui a cherché à intimider des soignants ou empêcher l'accès à un établissement de santé.
Evoquant certaines manifestations autour des centres où les enfants peuvent se faire vacciner depuis cette semaine au Canada, le ministre a estimé qu'il s'agissait de "comportements odieux et inacceptables".
La pandémie a exacerbé les conditions de travail déjà difficiles des soignants, lesquels sont confrontés à des niveaux inquiétants de violence et de menaces de violence, explique le gouvernement.
Le Premier ministre Justin Trudeau avait plusieurs fois évoqué cette question pendant la campagne législative en septembre dernier quand il a lui-même été la cible de manifestants opposés aux restrictions sanitaires.
Ces nouvelles dispositions répondraient également aux préoccupations que formulent depuis longtemps les professionnels de la santé, notamment ceux qui offrent des services d'avortement, a précisé le gouvernement.
Selon les résultats préliminaires d'une enquête nationale sur la santé des médecins de 2021 réalisée par l'Association médicale canadienne, trois médecins sur quatre ont dit avoir été victimes d'"intimidation ou de harcèlement sur leur lieu de travail.
Les femmes médecins ont signalé beaucoup plus de menaces que leurs homologues masculins.
Ce projet de loi doit encore être adopté par le Parlement.